L’île d’Heligoland, se trouve au sein de l’archipel allemand d’Heligoland, situé dans le Sud-Est de la mer du Nord.
L’archipel d’Heligoland appartenait au Danemark depuis 1417.
Cependant, le 31 août 1807, la garnison danoise fut chassée de l’île d’Heligoland par une escadre anglaise.
À partir de 1808, des licences de commerce délivrées par le gouvernement de Londres à des négociants britanniques
firent de l’archipel d’Heligoland une plaque tournante de la contre bande permettant de contourner le blocus continental instauré par Napoléon Ier.
L'archipel fut officiellement annexé par le Royaume-Uni en 1814. En 1855, l’île d’Heligoland servit de base de formation
à la légion étrangère levée en Allemagne par le gouvernement anglais pour combattre l'Empire russe durant la guerre
de Crimée.
En 1890, selon les termes du traité Heligoland-Zanzibar, le Royaume-Uni échangea Heligoland avec l'Empire allemand contre certaines possessions allemandes en Afrique de l'Est et la promesse de l'Empire allemand de ne pas interférer
dans la politique britannique concernant le sultanat de Zanzibar.
La bataille d’Heligoland eut lieu durant la Première Guerre mondiale, qui a opposé d’un côté les aspirations navales
de l’Allemagne, et de l’autre la volonté anglaise de maintenir sa domination maritime.
Deux événements essentiels ont mené à la Première Guerre mondiale :
la course pour la domination maritime engagée entre l’Allemagne et l’Angleterre, et les stratégies de guerres produites
par les deux ennemis.
Ces deux événements sont également à l’origine de la guerre navale en mer du nord et de la bataille d’Heligoland, considérée comme le premier combat naval entre les flottes anglaise et allemande.
La montée en puissance de la Kaiserliche Marine
C’est avec l’arrivée au pouvoir de l’empereur allemand Guillaume II en 1888 que l’Allemagne débute la construction
d’une grande flotte océanique.
Ce sont principalement des raisons politiques qui le poussent dans cette entreprise. Guillaume II est en effet
un ardent défenseur de la Weltpolitik (politique mondiale) qui insiste sur le rôle clé d’une politique étrangère puissante
de l’Allemagne, afin de peser sur les relations internationales.
Un grand pouvoir commercial ne peut maintenir ses positions économiques sans une flotte navale conséquente.
Afin d’être efficace, une telle flotte doit inclure des bateaux de guerre pour être en mesure de repousser
la flotte ennemie.
C’est pour servir ces différents desseins que l’Empereur allemand consacre son règne à la construction d’une telle flotte. Il avait également l’objectif de faire de l’Allemagne un état « désiré comme un ami, et craint comme un ennemi ».
Les buts de Guillaume II ont été énoncés dans l’un de ces discours aux officiers de l’armée allemande en 1900 :
« tel que mon Grand- Père le fit pour son armée, je vais, pour Ma Flotte, continuer de manière infaillible et similaire
le travail de réorganisation afin d’égaliser la puissance de la force marine et des forces armées terrestres.
C’est par ce biais que l’empire allemand sera en position d’obtenir la place qu’il n’a pas encore atteint » .
la flotte allemande en 1914
Le premier succès de cette entreprise (prise en main par Alfred Von Tirpitz, officier responsable de la construction navale et de l’administration de la Marine) fut l’approbation par le Reichstag de la Première Loi Navale en 1898.
Cette mesure donna lieu à la construction de 19 bateaux de guerre, 8 cuirassés blindés, 12 grands cuirassés
et 30 petits cuirassés.
Les ambitions allemandes sont mal accueillies par Londres, qui voit désormais l’Allemagne comme un concurrent
de plus en plus puissant.
La seconde loi Marine en 1900, qui prévoit de doubler la taille de la flotte jusqu’à 38 bateaux de guerre,
20 cuirassés blindés et 38 petits cuirassés, inquiète davantage les anglais, qui considèrent désormais l’Allemagne
comme un pouvoir pouvant potentiellement rivaliser avec l’Angleterre pour la suprématie maritime.