Quelques jours après le destroyer USS Zumwalt, la marine américaine s’apprête à baptiser, ce 9 novembre, le CVN 78,
c’est à dire son premier porte-avions à propulsion nucléaire de nouvelle génération, à savoir l’USS Gerald Ford.
La cérémonie aura lieu au chantier naval de Newport News, près de la base navale de Norfolk, en Virginie.
Après le retrait du mythique USS Enterprise, l’US Navy compte actuellement 10 porte-avions de la classe Nimitz,
mis en service entre 1975 et 2009, alors que la loi américaine en prévoit 11. Cette situation devrait durer au moins jusqu’à la livraison
de l’USS Gerald Ford, c’est à dire au plus tôt en 2016.
Mais là encore, avec le contexte budgétaire que connait le Pentagone, la date de livraison pourrait être repoussée de deux ans supplémentaires, dans la mesure où l’US Navy doit financer d’autres programmes tout aussi majeurs, comme le renouvellement
de sa flotte de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE).
Pour le moment, la construction de l’USS Gerald Ford est réalisée à 70%. Et comme c’est souvent le cas,
les coûts ont dérapé de 22% entre 2008 et 2013, pour s’établir à 12,8 milliards de dollars. Et encore, les frais de recherche
et de développement (4,7 milliards) ne sont pas pris en compte.
Cela s’explique en partie par la mise au point de nouveaux équipements censés apporter un avantage technologique significatif
à cette nouvelle classe de porte-avions.
“La classe Ford est conçue pour fournir davantage de capacités de combat et avoir un équipage réduit d’environ 700 marins
(nldr, par rapport aux 5.000 nécessaires pour la mise en oeuvre d’un porte-avions de la classe Nimitz)”, a expliqué l’US Navy,
qui souligne ainsi que le coût d’exploitation sera par conséquent réduit.
De fait, l’USS Gerard Ford permettra aux 75 aéronef qu’il emportera d’effectuer 160 sorties aériennes par jour, soit 25% de plus
par rapport aux porte-avions de la classe Nimitz. Disposant d’un îlot plus petit et d’un pont d’envol revu et corrigé,
il présentera une zone d’opérations beaucoup plus importantes que ses prédécesseurs. Il utilisera également le système EMALS
pour Electromagnetic Aircraft Launch System), c’est à dire de nouvelles catapultes électromagnétique à la fois plus légères
et plus puissantes que celles à vapeur, ainsi qu’un nouveau système de brin d’arrêt.
Une autre avancée majeure concerne ses réacteurs nucléaires. Plus puissants, leur autonomie sera de 30 ans,
ce qui permettra d’éviter, sur cette période, d’immobiliser le porte-avions pour recharger du combustible nucléaire.
En clair, les opérations de maintenance seront moins nombreuses, ce qui réduira leur coût de 4 millards de dollars sur la durée de vie
du navire.
Ce dernier disposera en outre d’un blindage électromagnétique (DAPS, Dynamic Armor Protection System), qui consiste à faire circuler
une importante champ électromagnétique dans un blindage creux, ce qui permet de neutraliser le jet de plasma issu de l’impact
d’un projectile à charge creuse perçant la paroi externe.
Après la mise en service de l’USS Gerald Ford, l’USS John F. Kennedy et l’USS Enterprise devraient suivre, repectivement en 2020
et en 2025.
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