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descriptionLA GLYCINE  D332  EmptyLA GLYCINE D332

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Dragueur de mines a coulé le 21 avril 1949
Lieu du naufrage : Indochine
 
Cause du naufrage :
Dragueur de mines, type YMS (US) 280 tx, ex YMS 18, la Glycine D 332 qui naviguait seule,a sauté sur une mine
le 21/04/1949 vers 16h, sur le fleuve Mékong, dans le rach (affluent) Thuong à 11 km dans le Nord-nord-est de Tanchau.
Le dragueur a été coupé en deux derrière le bloc passerelle,il a coulé rapidement.
Le personnel à l'eau a été mitraillé par des armes automatiques placées sur la berge.
2 officiers et 30 hommes ont été tués ou portés disparus, 1 seul survivant, l' EV Clément.
 
 
 
 
LA GLYCINE  D332  A28
 
 
 
 
L equipage
 
LA GLYCINE  D332  A3_bmp11
 
 
 
Les photos de propagande vietminh
 
 
Les rescapés du naufrage, faits prisonniers, dont l'officier en second qui n'a plus de macaron de casquette.
Nul ne les reverra vivants.
 
LA GLYCINE  D332  A413
 
 
la récupération de pièces sur La Glycine par les Vietminh.
 
LA GLYCINE  D332  A2_bmp11
 
 
 LA GLYCINE  D332  A118
 

source
https://sites.google.com/site/carnetdeborddugrandlarge

Dernière édition par naga13 le Ven 06 Sep 2013, 02:13, édité 1 fois

descriptionLA GLYCINE  D332  EmptyRe: LA GLYCINE D332

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Le 28 mai 1949 le dragueur de mines « GLYCINE » en patrouille sur le Mékong sombre corps et biens par 25 mètres de fond.
Il a sauté sur une mine actionnée de la berge par les vietminh. Il importait que l’épave ne reste pas livrée aux incursions de leurs plongeurs, elle contenait armes, munitions, explosifs et matériels de guerre.

Le Lieutenant de Vaisseau ALINAT se proposa, pour les récupérer et faire sauter les munitions si nécessaire.
L’Amiral donna son accord et accompagné du Second maître Guy MORANDIERE, son ancien compagnon du G.E.R.S.,
le Lieutenant de Vaisseau ALINAT réunit rapidement l’équipement nécessaire,mobilisa quelques plongeurs qui rallièrent l’épave
de la « GLYCINE » à bord de l’aviso « CHEVREUIL ».
En pleine nuit, il fallut reconnaitre l’épave, pénétrer dans le navire pour extraire les munitions, les armes, déboulonner
les affûts de canons, de mitrailleuses et remonter tout ce matériel.
ALINAT et MORANDIERE firent sauter la « GLYCINE » avec trois cents kilos de mélinite placés au droit des soutes du dragueur.
Cette intervention a été menée, avec une promptitude et une décision admirable, par deux hommes ne disposant
que de moyens de fortune. Elle mettait en lumière les services que pouvaient rendre des plongeurs exercés et
résolus au cours d’opérations militaires, dans une région typiquement amphibie comme l’Indochine.


Source
www.philippe.tailliez.net




descriptionLA GLYCINE  D332  EmptyRe: LA GLYCINE D332

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Temoignage d un ancien de la Glycine

Roger depuis le 17 avril 1946 est affecté sur le dragueur le D332. Il va y rester deux ans, sept mois et cinq jours
sillonnant les rives côtières de l’Indochine ou glissant sur les bras du Mékong.
Le bateau va être racheté aux Etats-Unis et prendre le nom de « Glycine ».

Sans doute la providence est-elle avec lui, lorsqu’il quitte le bord deux ans plus tard,en 1948 pour regagner la métropole.
Il ignore alors en saluant ses camarades qu’il les voit pour la dernière fois.Ce bateau sur lequel Roger a navigué durant des mois
va couler le 21 avril 1949.
Ce jour là, il avance seul sur les eaux du Mékong effectuant une mission de soutien dans la Plaine des Joncs.
Vers 16h de l’après midi il est à une dizaine de kilomètres de Tan Chau,zone investie par les rebelles,lorsqu’il tombe
dans une embuscade. Le bateau saute sur une mine et se coupe en deux.
Les marins qui ne sont pas tués sur le coup sont mitraillés par des armes automatiques des deux côtés des rives.


photo montrant les vietminhs nageant vers l epave

LA GLYCINE  D332  A5_bmp11



Lorsque Roger apprend la nouvelle, il est déjà rentré en France.
Sur les trente deux hommes du dragueur un seul est déclaré vivant.Les autres sont morts ou portés disparus
comme le commandant du « Glycine », aussi jeune que son équipage et qui n’avait pas 32 ans.
Après plus de deux années sur ce navire, Roger mesure sans doute la chance qu’il a d’être encore en vie.
Cinq mois de plus sur le Glycine et il partageait le sort funeste de ses camarades.


Mais en janvier 1947, le Glycine s’appelle encore D332. C’est un dragueur américain du type, AMS MSC 118.
On se souvient qu’en 1942, pour ne pas livrer sa flotte aux Allemands, les Français ont saborde leurs propres navires.
Ce sont eux que Roger a vu en arrivant à Toulon : ces carcasses de bateaux flottant encore dans la rade du port.
En Indochine, les colons ont fait la même chose pour éviter cette fois de les abandonner aux Japonais.
C’est donc toute sa flotte que la Marine doit reconstituer. On rachète des bâtiments aux Anglais ou aux Américains,
ceux-là même qui ont participés à la libération de la France.

Ce qui frappe lorsqu’on arrive au Vietnam, c’est l’eau. Elle est partout. La mer pénètre jusqu’à l’arrière pays et
impose ses lois à la nature comme aux fleuves qui subissent les effets des marées.
Là-bas les routes sont inexistantes ou impraticables.



descriptionLA GLYCINE  D332  EmptyRe: LA GLYCINE D332

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Dès son arrivée sur le sol asiatique, le général Leclerc devine l’importance que peut jouer la Marine française dans un pays
comme celui-ci. Il décide aussitôt de doter ses forces d’une flottille fluviale.
La France qui sort d’une guerre de quatre ans fait la sourde oreille lorsque l’armée lui réclame un budget à hauteur
de ses ambitions. Il faut donc se résoudre à combattre avec les moyens du bord.
Le général achète à Singapour et à Manille des landing-craft sur lesquels il fait installer des canons et des mitrailleuses.

Dès novembre 1945, cette nouvelle flotte peut sillonner les deltas indochinois. Le 23, les Français sont devant Haïphong
et bombardent la ville avec trois navires de guerre. Le bilan est terrible, on estime le nombre de morts à 6 000 et
essentiellement des civils. Ce bombardement est le premier acte d’une guerre qui pour la France va durer sept ans et demie.
Leclerc envoie ses troupes fraîchement arrivées de la métropole remonter les fleuves pour réoccuper les territoires
concédés aux Vietminhs et pacifier ainsi le pays. Les Français reprennent la Cochinchine, le Cambodge, le Laos, le centre
et le sud de l’Anam. Mais l’armée viet ne disparaît pas pour autant,au contraire. Les combats deviennent de plus en plus rudes
et de plus en plus meurtriers. Les villages flambent et les appels à la haine du colonialisme se propagent.
Les colons se réfugient dans les villes protégées par les soldats. Certains décident de quitter le pays, abandonnant leurs biens
devenus invendables. Ils sont nombreux dans les ports espérant un aller pour la « mère patrie ».


Durant tout l’été et l’automne 1946, la fièvre monte. Des renforts sont envoyés sur Nhi Trang où y vit une forte population française.
En décembre, la tension est extrême sur Hanoï. L’armée vietminh se presse autour de la ville.
Le 19, ils sont des dizaines de milliers, hommes, femmes et enfants à l’assaut de la cité avec pour tout mot d’ordre,
celui de tuer tous les Français. Malgré l’effet de surprise, le massacre prévu ne réussit pas. Les colons et les soldats,
assaillis de toutes parts résistent jusqu’à l’arrivée des renforts. Les combats vont durer des jours et des nuits, au corps à corps
dans les rues comme dans les maisons.
Les Français, grâce à l’appui de leurs tanks, vont finir par avoir le dessus, mais Hanoï n’est plus qu’un tas de décombres,
abandonnée par une grande partie de sa population.


Ho Chi Minh, chef des rebelles vietminh est parvenu à fuir vers le sud.
Ses soldats ne comptent encore que quelques milliers d’hommes et de femmes mal armés.
Il va s’attacher à soulever tout un peuple. Sa grande « guerre populaire » va commencer.
Il remonte alors le fleuve pour aller s’installer sur la frontière chinoise.Il pratique la politique de la « terre brûlée ».
Les villageois et les habitants des villes détruisent eux-mêmes leurs maisons. Les routes sont rendues impraticables,
creusées et barrées. On casse les ponts et on plante des pals et des bambous là où les parachutistes sont susceptibles de sauter.
Le réseau ferroviaire, fierté des investisseurs européen, n’est plus que l’ombre de lui-même.
L’insécurité sur les voies est permanente. Embuscades et attentats sont devenus monnaie courante.
La guérilla s’organise de plus en plus. Elle est derrière chaque rue, derrière chaque arbre, chaque indigène.
Le Vietminh est au courant de tous les faits et gestes des Français. De nombreux militaires disparaissent en patrouille,
tombés en embuscade.On les retrouve peu après, découpés en morceaux, décapités, écorchés vifs ou crucifiés.
A la violence on répond à la violence. Les Français utilisent les mêmes tortures vis-à-vis des rebelles.


Pendant ce temps, la Marine constitue sa flottille fluviale capable d’intervenir jusqu’aux parties les plus reculées du pays.
Il faut sans relâche surveiller les fleuves et les côtes maritimes.
Au 1er janvier 1947, naissent : « les flottilles amphibies d’Indochine ». Elles sont armées et transformées de façon
à pouvoir parer aux différentes missions comme les transports de troupes, leurs approvisionnements, les soutiens logistiques,
les appuis de feu ou encore l’arraisonnement des bateaux suspects.

Le D332 fait partie de cette flottille amphibie. C’est un dragueur de mines et outre son rôle de démineur
il est affecté à la surveillance maritime des côtes et des fleuves. Il sert également comme les sept autres dragueurs
à escorter les navires et à sécuriser les zones dangereuses.
Cette flottille à laquelle le D332 appartient, est appelée « Flo-Sept » (théâtre d’opération n°7).





descriptionLA GLYCINE  D332  EmptyRe: LA GLYCINE D332

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Après avoir été formé sur le Légionnaire aux moteurs diesel et américains,Roger est affecté aux machines de son nouveau bateau.
Avant de rejoindre l’Indochine les marins des dragueurs se sont entraînés sur les côtes françaises,
infestées de mines de toutes sortes abandonnées par les Allemands.En 1947, ils sont prêts à faire face aux mines vietnamiennes.

Le D332, futur Glycine ne possède pas vraiment l’armement adéquat pour les opérations auxquelles il est destiné.
C’est un petit bateau d’environ 43 mètres de long, plutôt léger. On lui concède une bonne tenue en mer.
On appelle ce genre de navire, un dragueur par rapport à la drague qu’il tire derrière lui.
C’est un dispositif acoustique que l’on traîne dans les eaux minées. Lorsqu’une mine est découverte,
la drague coupe les orins pour la faire remonter à la surface. Ensuite la mine est détruite par les armes de bord,
mitrailleuses ou fusils.



LA GLYCINE  D332  A714



A cause des menaces des mines magnétiques, les dragueurs sont construits en bois.
Leur coque est renforcée car lors de l’explosion l’onde de choc est si violente qu’elle arrive à endommager le bâtiment.
Les mines en Indochine sont surtout artisanales et sont utilisées essentiellement sur les fleuves.
Le Vietminh est une armée invisible qui joue sur la peur de l’autre. Elle organise de véritables commandos de nageurs
qui s’approchent sans bruit des bateaux en mouillage. A la nuit tombée les plongeurs se cachent furtivement
dans les eaux sombres du fleuve, se déplaçant à l’aide d’un bambou par lequel ils respirent.
Ils installent alors le long des coques des charges explosives.Ce sont des mines à orins,c'est-à-dire,qu’elles sont maintenues
immergées à quelques centimètres de la surface grâce à un système de filin, invisible pour les vigies.
Les mines sont ensuite déclenchées à distance.Il suffit de laisser un homme sur la rive,chargé d’actionner l’engin
dès qu’un bateau arrive dans la ligne de visée.

A bord, le mécanicien a un rôle important.Il est responsable du bon fonctionnement du navire.Une panne sur un bateau
peut coûter cher, encore plus si le pays est en guerre.Le mécanicien doit les anticiper et prévoir les pièces nécessaires
en cas de problème en mer. Sans les pièces il doit faire face à son esprit inventif et à la débrouille.
Le mécano est un peu le « Mac Guyver » de service.C’est ce à quoi est confronté Roger et toutes les jeunes recrues
de son âge arrivées tout droit de la métropole.La plupart doivent apprendre sur place et se former sur le tas
aux nouvelles technologies ainsi qu’aux mécaniques américaines.
Dur le bateau, il y a toujours quelque chose à faire comme :
vérifier une pression, resserrer ou changer une culasse, nettoyer un filtre ou encore rédiger les cahiers d’interventions.

Avec Roger ils sont une quarantaine de marins sur le dragueur.
Durant les longs mois qu’ils vont passer ensemble, le navire va déployer une activité inlassable.
Rien que dans une année,le Glycine parcourt plus de 18 400 miles,coule une centaine de jonques et capture 77 prisonniers.
(Un mile équivaut à 1852 mètres).


A suivre...







descriptionLA GLYCINE  D332  EmptyRe: LA GLYCINE D332

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Bien le bonjour

tres interressant

on oublie souvent le role de la marine dans ce conflit

_________________
/>
LE BON DIAMETTRE POUR LE PASSAGE DE LA GODILLE ( ENGOUJURE ) 
DANS LE TABLEAU ARRIERE  C'EST LE DIAMETTRE D'UNE BOUTEILLE DE VIN 
( 75 mm )

descriptionLA GLYCINE  D332  EmptyRe: LA GLYCINE D332

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Bonjour merci encore un article super intéressant. Amitié

descriptionLA GLYCINE  D332  EmptyRe: LA GLYCINE D332

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La vie à bord est somme toute plutôt familiale. On se connait très vite. Il arrive que des mots vifs s’échangent
entre marins mais cela ne va guère plus loin. La solidarité prime d’abord.
Les hommes sont suffisamment sous tension pour ne pas augmenter leur nervosité. Sur ce genre de petits navires,
les marins sont souvent appelés à faire différentes tâches comme la cuisine, le matelot du pont ou encore le serveur
du commandant (ou du bosco comme ils l’appellent).
La vigilance des hommes est sans cesse en éveil. Ce sont eux qui sont chargés de sécuriser les zones à risque
et de nettoyer les voies minées afin de rendre praticable le passage des autres bateaux. Ils sont toujours en première ligne.




LA GLYCINE  D332  Aa_bmp11




Pour assurer la présence française sur tout le territoire indochinois, on a fait édifier de petits postes de garde
le long des fleuves. Ces derniers sont dirigés par des sous-officiers chargés de protéger la population locale.
Des palissandres de tôles délimitent ces camps avec une tour de garde pour surveiller l’ennemi.
Les hommes y sont coupés du monde extérieur et ne peuvent être ravitaillés que par les voies fluviales.
Les flottilles amphibies vont être chargées de fournir en hommes, armes, et nourriture ces postes militaires.
Sur ces fleuves circulent en toute impunité des munitions et des vivres destinées aux résistants vietnamiens.
L’armée rebelle s’attaque de plus en plus aux convois français, confisquant les chargements et coulant ou
endommageant les navires. On demande donc aux marines de draguer minutieusement les eaux lors de leurs patrouilles.


Roger et ses camarades sont donc appelés à assainir avec le « Glycine » les deltas.
Ils sont également présents lorsque des opérations d’envergure sont menées sur les villes côtières. Plus le conflit
s’intensifie et plus les marins sont sollicités. Avec l’approche de la saison des récoltes, les attaques vietminhs
sont multipliées. Il faut protéger les barges de commerce. Le but de l’armée rebelle est de détruire l’économie coloniale
mais aussi de nourrir ses combattants.



LA GLYCINE  D332  A_jonc10



Le Glycine surveille les jonques et les arraisonne régulièrement, fouillant les barques à la recherche d’armes ou
de chargements suspects. Un sampan à la dérive est toujours signe de suspicion. Il est généralement abandonné
intentionnellement et contient des charges explosives.

Il n’est pas rare aussi que le dragueur vienne renforcer le dispositif d’une Dinassaut.
Ce sont de petites unités de combat chargées d’organiser les manœuvres des convois et des patrouilles ainsi
que de dénicher les troupes ennemies embusquées et leurs pièges. Les convois sont pour le soldat vietnamien
une cible de choix. Outre le chargement qu’il veut dérober il compte sur l’impact psychologique que provoque
sur la population la vue d’épaves de navires français dérivant sur les eaux. Ces Dinassauts sont donc
la cible privilégiée des rebelles.





descriptionLA GLYCINE  D332  EmptyRe: LA GLYCINE D332

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Le Glycine avance dans toutes ces zones non sécurisées, inspectant chaque rive à la recherche des fils de mise à feu.
Lorsque l’un d’eux est trouvé, le dispositif de déclenchement à distance est cisaillé par la longue drague.
Le dragage est une activité lente et minutieuse.Il freine lourdement l’avancée des patrouilles qui suivent derrière.
De plus lorsqu’une mine est remontée à la surface,les opérations de neutralisation nécessitent l’arrêt total du convoi.
Du fait de l’étroitesse des cours d’eau, les bateaux se suivent souvent en file indienne.
Le convoi avance à une moyenne de 8 à 15 km par heure mais il est cependant plus rapide que par celui évoluant
sur les voies terrestres. Le premier bâtiment en tête est bien sûr le dragueur.
L’opération est à répéter continuellement car il n’est pas rare qu’une fois le convoi passé, les Vietminhs replongent
à la nuit tombée pour piéger à nouveau la zone déminée.
Pendant ce temps les commandos terrestres ratissent les berges à la recherche des caches de câblages et
de charges explosives.Tous les soldats sont mobilisés.Sur le Glycine comme sur les autres bateaux, l’ensemble des marins
est son poste de tir. On ne distingue pas l’officier du simple matelot. Les marines ont en effet remarqué que les Viets
visent en premier « les casquettes blanches ».La mort d’un chef provoque en effet la pagaille à bord du navire.
 
 
 
Ce jour là le Glycine avance lentement dans les eaux du Mékong.Derrière lui suit le convoi chargé de porter le ravitaillement
à un poste éloigné des côtes.Le dragueur fend l’eau agitant des vagues à une vitesse d’environ 10 nœuds.
Depuis un moment il a ralenti son allure. Les rives paraissent trop calmes. Tout le monde est sur le qui vive.
Il fait beau et chaud. La plupart des hommes torse nu et en short, ont les mains rivées sur leur fusil ou les mitrailleuses.
On peut voir la sueur couler sur leurs visages mais personne ne peut dire si c’est à cause de la peur ou de la chaleur.
Sans doute les deux à la fois.

En bas dans la salle des machines, Roger et les autres mécanos sont prêts à actionner les moteurs à plein régime.
A la première alerte, le commandant lancera ses ordres qui seront répercutés ensuite à l’homme de barre et
à la salle des machines.Il fait dans cette dernière une chaleur étouffante et humide.
Cela sent la graisse et le mazout. Sur les bateaux les mécanos ont la vie dure entre des températures qui avoisinent les 40°
et les effluves des vapeurs échappées, sans compter les plaques brûlantes des chaudières et le bruit des moteurs
qui obligent les marins à crier pour se parler. Ils sont eux-mêmes équipés d’un pistolet mitrailleur au cas où…
Là-haut sur le pont, les marines surveillent les eaux et les berges.Personne ne se parle plus, les ordres du crabe
(le quartier maître) se font maintenant par gestes.Soudain à l’endroit le plus étroit, des tirs de part et d’autre des rives
sont engagés.En bas dans la salle des machines des ordres sont aussitôt donnés pour lancer les moteurs.
Il faut accélérer la marche du navire tandis que sur le pont les hommes font face au feu et
répliquent aux salves ennemies dissimulées derrière la végétation. De la salle des machines Roger entend le crépitement
des mitrailleuses et le claquement sec des canons.
Au bruit infernal des chaudières se mêlent celui des balles qui viennent mourir sur la coque.
Le bateau tangue sous la violence de l’affrontement. Il faut savoir se protéger des brusques changements de manœuvres
afin de ne pas se frotter aux tuyaux brûlants.

L’attaque n’a pas duré très longtemps et le convoi est parvenu à passer la zone rebelle sans trop d’égratignures.
Lorsque Roger remonte sur le pont,ce dernier est jonché de douilles gisant au milieu d’huile et de sang.
Heureusement il y a cette fois-ci peu de blessés et aucun cas grave mais les regards sont fermés et
marqués par l’intensité du combat. Chacun retrouve son poste prêt à recommencer en cas de nouvelle attaque.



source
https://sites.google.com/site/carnetdeborddugrandlarge




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Passionnant!

_________________
TERMINE : Frégate FLOREAL (L'Arsenal 1/400)
EN COURS : Aviso QM ANQUETIL (L'Arsenal 1/400) Roof passerelle
EN PAUSE : Frégate SUFFREN (Heller 1/400) Coque Etude détaillée reprise
A SUIVRE : Frégate COURBET (Heller 1/400) Etude détaillée en cours
EN PROJET : Porte-avions FOCH (Heller 1/400) Collecte de photos en cours
EN PROJET : Croiseur USS Normandy (CG60) (Cyber-hobby 1/350)
EN PROJET : Remorqueur TRAVAILLEUR (L'Arsenal 1/400)

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Helas 2 mois apres le Glycine,un autre Dragueur de mines,le MYOSOTIS coula de la meme facon en
Cochinchine

Cause du naufrage : Type YMS (US) 1944.
Armé de 3 canons dont 1 de 76 mm et 2 de 20mm, son déplacement est de 280 tonnes pour une puissance
motrice de 1000CV.Admis au service actif le 1er octobre 1944 et officiellement désigné D338, il est affecté à Toulon
au sein de la 33ème DIDRA (Division de Dragueur)Baptisé Myosotis, il est transféré à Saïgon en Indochine
qu'il rallie le 16 mars 1947..

Il a sauté sur une mine sur le fleuve Mékong près de Phong My, le 20/06 à 10h du matin à 200m de la rive,
au mille 118.L'explosion a coupé le bateau en deux parties qui ont rapidement coulé.
La VP 41 qui se trouvait à 2 000m en amont est rapidement intervenue, signalant l'accident et a réussi malgré
un violent engagement des forces rebelles embusquées sur la rive à sauver de nombreux rescapés.
19 morts ou disparus. Voir le rapport du LV Merceron cdt du bâtiment.

source
http://dienbienphu.xooit.com


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