Une histoire de flibuste remontant au premier conflit mondial, en 1915, notamment, lorsqu'on s'aperçut que les premiers U-boot allemands avaient une prédilection pour les attaques en surface au canon.
A l'époque, il n'y avait pas de mine ni de charges de profondeur pour les combattre, et ils avaient pris l'habitude d'attaquer ainsi, jusqu'au jour où l'amirauté anglaise camoufla sur un cargo ordinaire des canons : une invention de l'amiral Hedworth. Surnommés Q-Ships, les cinq navires ainsi modifiés firent des ravages, en commençant par l'U-36 coulé à coups de canon le 24 juillet 1915. On alla même sur ces navires jusqu'à mimer des faux abandons, pour que le sous-marin se rapproche davantage et se fasse canarder !
En 1939, Gordon Campbell, le successeur d'Hedworth, repris l'idée en préparant 12 Q-Ships munis de canons de 102 mm, des charges sous-marines et quatre torpilles. Mais de l'autre côté aussi, la leçon avait été bien retenue depuis 1915 : c'est comme ça que naquit l'Atlantis et ses confrères, un des épisodes parmi les plus noirs de la bataille sur l'eau de la seconde guerre mondiale. L'Atlantis, extérieurement un paisible cargo, intérieurement un corsaire allemand. Qui ne fut pas le seul, hélas... il y en eût douze !
HK Atlantis
Cela commence par un récit étonnant : "Le commandant du paquebot anglais City of Exeter flaira quelque chose de louche lorsque son homme de veille signala un mât suspect à l'horizon. Cela se passait dans l'Atlantique Sud, en mai 1940 ; l'attaque allemande venait de se déclencher. Une demi-heure plus tard, cependant, le capitaine identifiait avec soulagement l'inconnu : il s'agissait d'un navire japonais de 8 400 tonneaux, le Kashii Maru, un neutre par conséquent. On apercevait sur le pont une femme qui poussait une voiture d'enfant. A côté d'elle, flânaient plusieurs membres de l'équipage dont les chemises flottaient au vent, à la mode japonaise. Les' deux navires se croisèrent sans s'arrêter ni échanger de signaux. En réalité, la voiture d'enfant était vide, la « femme » n'en était pas une et les matelots s'appelaient Fritz, Klaus et Karl. Le reste de l'équipage, 350 hommes, mécaniciens et combattants, était caché sous le pont. Sous un camouflage de peinture, de manches à air en contre-plaqué et de fausses cheminées en toile se dissimulait le corsaire allemand Atlantis, un des plus redoutables qui aient jamais écumé les océans". Ce jour-là, le " Kashii Maru" passa a côté de l'Exeter... sans l'attaquer.Et se rabattit sur sa première victime, le cargo anglais Scientist qu'il attaqua au canon, qu'il coula après avoir fait monter à son bord les marins (il y eût une victime des coups de canon). A bord, du chrome, précieuse cargaison venue d'Afrique du Sud. Le Scientist ayant réussi à envoyer un message radio, le commandant abandonna son déguisement de cargo japonais pour devenir l'Abberberk, cargo... hollandais, qui fit prisonnier les marins du cargo norvégien Tiranna, transforme en prison pour les deux équipages... Japonais, hollandais... le cargo caméléon se transformait régulièrement pour éviter d'être reconnu, ajoutant parfois une fausse cheminée.. en toile. Il était parti d'Allemagne déguisé en cargo... soviétique ! Plus tard, il devint le Knute Nelson... norvégien !
Differents maquillages du Cargo sous faux drapeaux
Cela commence ainsi : "l'Atlantis s'appelait à l'origine "Golden Fels". C'était alors un cargo rapide de 7 800 tonneaux. Lors de la déclaration de guerre, on l'arma de six canons de 150 bien camouflés, d'autres de plus petit calibre, et de tubes lance-torpilles. On embarqua également un hydravion de reconnaissance et une cargaison de mines. Il y avait à bord assez de matériel pour qu'on pût lui donner l'apparence d'une douzaine de cargos différents" . Son hydravion était un He 114B, vite remplacé par un avion.. japonais, un Nakajima 90-11 (E8N1) à flotteur central. Et son histoire débute tôt pendant le conflit. "En mars 1940, commandé par le capitaine de vaisseau Bernhard Rogge, homme de quarante ans, à la carrure imposante, l'Atlantis remonta la côte norvégienne, déguisé en cargo soviétique, et s'échappa vers l'Atlantique Nord. Ses ordres lui enjoignaient d'attaquer par surprise tout navire doublant le cap de Bonne-Espérance, au sud de l'Afrique. Le 25 avril, l'Atlantis passait l'équateur et rentrait son pavillon soviétique. Après quoi, en un tournemain, il était devenuce cargo japonais qu'avait croisé le City of Exeter, dont le grand nombre de passagers incita le commandant Rogge à l'indulgence". Car c'est un fait indéniable qu'avec la personnalité hors du commun de son capitaine, l'histoire du flibustier Atlantis sera très, très étonnante.
Cargo allies en train de couler
L'Atlantis et ses canons cachés eut en effet un des plus hauts scores de flibusterie (avec le Pinguin) : en octobre 1940, il emportait déjà plus de 300 prisonniers de ses maraudes. "La terreur répandue par 1'Atlantis gênait les Alliés au moins autant que les pertes infligées. Il fallut envoyer à la poursuite du corsaire des navires de guerre dont on avait grand besoin sur d'autres théâtres d'opérations. Les navires marchands devaient louvoyer en suivant des routes beaucoup plus longues, gaspillant ainsi du temps et du combustible. Le recrutement des équipages marchands se fit plus difficile. Il fallut consentir des indemnités de zone dangereuse. Le courrier officiel était retardé ou perdu. Le taux des primes d'assurance de guerre monta en flèche. On dut se résoudre à éteindre les phares et les feux de port". 300 prisonniers que l'étonnant capitaine allemand tint à nourrir aussi bien que ses propres hommes !
A l'époque, il n'y avait pas de mine ni de charges de profondeur pour les combattre, et ils avaient pris l'habitude d'attaquer ainsi, jusqu'au jour où l'amirauté anglaise camoufla sur un cargo ordinaire des canons : une invention de l'amiral Hedworth. Surnommés Q-Ships, les cinq navires ainsi modifiés firent des ravages, en commençant par l'U-36 coulé à coups de canon le 24 juillet 1915. On alla même sur ces navires jusqu'à mimer des faux abandons, pour que le sous-marin se rapproche davantage et se fasse canarder !
En 1939, Gordon Campbell, le successeur d'Hedworth, repris l'idée en préparant 12 Q-Ships munis de canons de 102 mm, des charges sous-marines et quatre torpilles. Mais de l'autre côté aussi, la leçon avait été bien retenue depuis 1915 : c'est comme ça que naquit l'Atlantis et ses confrères, un des épisodes parmi les plus noirs de la bataille sur l'eau de la seconde guerre mondiale. L'Atlantis, extérieurement un paisible cargo, intérieurement un corsaire allemand. Qui ne fut pas le seul, hélas... il y en eût douze !
HK Atlantis
Cela commence par un récit étonnant : "Le commandant du paquebot anglais City of Exeter flaira quelque chose de louche lorsque son homme de veille signala un mât suspect à l'horizon. Cela se passait dans l'Atlantique Sud, en mai 1940 ; l'attaque allemande venait de se déclencher. Une demi-heure plus tard, cependant, le capitaine identifiait avec soulagement l'inconnu : il s'agissait d'un navire japonais de 8 400 tonneaux, le Kashii Maru, un neutre par conséquent. On apercevait sur le pont une femme qui poussait une voiture d'enfant. A côté d'elle, flânaient plusieurs membres de l'équipage dont les chemises flottaient au vent, à la mode japonaise. Les' deux navires se croisèrent sans s'arrêter ni échanger de signaux. En réalité, la voiture d'enfant était vide, la « femme » n'en était pas une et les matelots s'appelaient Fritz, Klaus et Karl. Le reste de l'équipage, 350 hommes, mécaniciens et combattants, était caché sous le pont. Sous un camouflage de peinture, de manches à air en contre-plaqué et de fausses cheminées en toile se dissimulait le corsaire allemand Atlantis, un des plus redoutables qui aient jamais écumé les océans". Ce jour-là, le " Kashii Maru" passa a côté de l'Exeter... sans l'attaquer.Et se rabattit sur sa première victime, le cargo anglais Scientist qu'il attaqua au canon, qu'il coula après avoir fait monter à son bord les marins (il y eût une victime des coups de canon). A bord, du chrome, précieuse cargaison venue d'Afrique du Sud. Le Scientist ayant réussi à envoyer un message radio, le commandant abandonna son déguisement de cargo japonais pour devenir l'Abberberk, cargo... hollandais, qui fit prisonnier les marins du cargo norvégien Tiranna, transforme en prison pour les deux équipages... Japonais, hollandais... le cargo caméléon se transformait régulièrement pour éviter d'être reconnu, ajoutant parfois une fausse cheminée.. en toile. Il était parti d'Allemagne déguisé en cargo... soviétique ! Plus tard, il devint le Knute Nelson... norvégien !
Differents maquillages du Cargo sous faux drapeaux
Cela commence ainsi : "l'Atlantis s'appelait à l'origine "Golden Fels". C'était alors un cargo rapide de 7 800 tonneaux. Lors de la déclaration de guerre, on l'arma de six canons de 150 bien camouflés, d'autres de plus petit calibre, et de tubes lance-torpilles. On embarqua également un hydravion de reconnaissance et une cargaison de mines. Il y avait à bord assez de matériel pour qu'on pût lui donner l'apparence d'une douzaine de cargos différents" . Son hydravion était un He 114B, vite remplacé par un avion.. japonais, un Nakajima 90-11 (E8N1) à flotteur central. Et son histoire débute tôt pendant le conflit. "En mars 1940, commandé par le capitaine de vaisseau Bernhard Rogge, homme de quarante ans, à la carrure imposante, l'Atlantis remonta la côte norvégienne, déguisé en cargo soviétique, et s'échappa vers l'Atlantique Nord. Ses ordres lui enjoignaient d'attaquer par surprise tout navire doublant le cap de Bonne-Espérance, au sud de l'Afrique. Le 25 avril, l'Atlantis passait l'équateur et rentrait son pavillon soviétique. Après quoi, en un tournemain, il était devenuce cargo japonais qu'avait croisé le City of Exeter, dont le grand nombre de passagers incita le commandant Rogge à l'indulgence". Car c'est un fait indéniable qu'avec la personnalité hors du commun de son capitaine, l'histoire du flibustier Atlantis sera très, très étonnante.
Cargo allies en train de couler
L'Atlantis et ses canons cachés eut en effet un des plus hauts scores de flibusterie (avec le Pinguin) : en octobre 1940, il emportait déjà plus de 300 prisonniers de ses maraudes. "La terreur répandue par 1'Atlantis gênait les Alliés au moins autant que les pertes infligées. Il fallut envoyer à la poursuite du corsaire des navires de guerre dont on avait grand besoin sur d'autres théâtres d'opérations. Les navires marchands devaient louvoyer en suivant des routes beaucoup plus longues, gaspillant ainsi du temps et du combustible. Le recrutement des équipages marchands se fit plus difficile. Il fallut consentir des indemnités de zone dangereuse. Le courrier officiel était retardé ou perdu. Le taux des primes d'assurance de guerre monta en flèche. On dut se résoudre à éteindre les phares et les feux de port". 300 prisonniers que l'étonnant capitaine allemand tint à nourrir aussi bien que ses propres hommes !