Belem : un arrêt technique inédit pour pérenniser la capacité du célèbre voilier à naviguer.
Par Vincent Groizeleau - 28/02/2023
Le célèbre voilier français
Belem, qui fête cette année les 127 ans de son lancement aux chantiers Dubigeon de Nantes, connait actuellement un arrêt technique exceptionnel. Confiés au groupe Eiffage via sa filiale Clemessy Services, ces travaux sont réalisés à Saint-Nazaire, où le trois-mâts barque est en cale sèche. Ils visent à garantir la capacité du navire à continuer de naviguer pendant de longues années encore. Ce qui implique, notamment, de remplacer une section de coque. Pour la première fois, une section entière de la coque en acier du
Belem est remplacée par une structure neuve. Longue de 7 mètres pour une largeur de 5 mètres, une hauteur de 2 mètres un poids de 25 tonnes, cette partie située sur la partie la plus basse du navire, sous ses machines, a été extraite le lundi 6 février. Une opération délicate conduite au moyen de deux grues mobiles qui ont travaillé en tandem depuis le bord de la forme 3 des bassins nazairiens. C’est là que le trois-mâts barque a été mis au sec au mois de décembre. Après sa découpe, la section a été désolidarisée du reste de la coque par ripage, c’est-à-dire qu’elle a été translatée sur le côté, permettant ensuite son hissage le long du bordé bâbord, avec beaucoup de prudence puisque l’espace est très restreint entre la coque et les murailles de la cale.
Un compartiment sous les machines rongé par la corrosion
En émergeant de la forme, sortant en même temps de la zone d’ombre où elle se trouvait, la section, maintenant en plein soleil, se montre sous un jour nouveau qui permet de prendre conscience de l’étendue des dégâts causés par le temps. Elle est tout simplement rongée par la rouille. « Nous enlevons la partie la plus corrodée de la coque, celle qui était située sous les machines.
A l’époque il n’y avait pas de caisse de récupération, tout tombait à fond de cale. Cette partie de la coque était donc soumise à une double corrosion, par l’intérieur et par l’extérieur », explique à Mer et Marine Christelle Hug de Larauze, déléguée générale de la Fondation
Belem. « Le Bureau Veritas nous a informé qu’il y avait une perte d’épaisseur de tôle trop importante qui imposait une intervention. Nous avons alors eu des discussions l’été dernier pour savoir si l’on procédait à de réparations avec des patchs ou si nous options pour une restauration en grand, en remplaçant un compartiment entier, ce qui n’avait jamais été fait. C’est cette seconde solution que nous avons choisie, afin de protéger au mieux le navire et lui permettre de naviguer de très longues années encore ».....
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