Bonjour
Mon dernier, tout dernier achat fait dans le cadre de ma période "écureuil" précédent depuis 4 ans ma retraite. Je finis en pleine gloire puisqu'il s'agit du joli kit chinois Ostrich Hobby du porte-avions anglais
HMS Glorious... en résine + PE au 700e.
Désormais je vais me mettre au régime (presque) sec pour les achats et me consacrer au montage de mon immense stock.
Pour ceux qui ne connaissent pas le
Glorious :
Les
Courageous,
Glorious et
Furious étaient trois croiseurs de bataille conçus sur une idée de Lord "Jack" Fisher en 1914 pour des unités très puissantes et rapides destinées à opérer dans le cadre de son "Baltic Project", une opération destinée à débarquer un corps expéditionnaire sur les côtes de Poméranie, en Prusse et dans le dos de l'ennemi teuton, opération combinée avec une offensive russe.
Depuis la mise en chantier des croiseurs de bataille précédents (
Renown et
Repulse) Fisher se voyait refuser celle d'unités de la même taille et il contourna le problème en concevant un navire possédant l'armement d'un cuirassé avec la protection minimale d'un croiseur léger. Dans ce but ils embarquaient un armement de calibre hors norme : deux tourelles doubles de 381mm... et même deux tourelles simples de 460mm pour le
Furious... le même calibre que le
Yamato 20 ans plus tard, mais avec une coque très peu protégée et un tirant d'eau faible pour naviguer en Baltique près des côtes et autour des bancs de sable.
Ces trois navires furent les premières grosses unités propulsées par des turbines à vapeur, une innovation qui commençait à remplacer la machine classique à piston qui avait atteint ses limites. Les essais et la mise au point furent laborieux à cause de leur structure de coque trop légère qui résistait mal aux conditions de la Mer du Nord. C'est pourquoi il manquèrent la bataille du Jutland le 1er juin 1916, durant laquelle 3 croiseurs de bataille furent coulés, mettant en lumière le défaut principal de ce type de navire.
Endommagé pendant la seconde Bataille d'Heligoland en 1917 on profita des réparations pour installer une plateforme aviation sur le toit de la tourelle avant, qui permettait à un Sopwith Camel d'observation de décoller. Pour rentrer, le Camel se posait sur l'eau et avant qu'il ne coule la grue du croiseur de bataille le récupérait. Il était rincé, séché et remis en état.
Après la guerre la Royal Navy se retrouva avec trois grosses unités quasi obsolètes et qu'elle devait retirer de ses effectifs pour laisser la place à des navires plus modernes dans le cadre des limitations du traité de Washington. Deux solutions se présentaient : les démolir ou les transformer en une autre catégorie de bateau. Le concept du porte avions ayant tout juste été démontré avec l'HMS
Argus (un paquebot italien saisi et transformé) la classe
Courageous fut convertie en porte avions en plusieurs étapes, le
Furious servant de prototype : d'abord une plateforme de décollage à l'avant et une autre d'atterrissage à l'arrière, puis une transformation plus radicale en supprimant la superstructure au profit d'un pont continu et d'un second pont en-dessous pour le décollage à partir du hangar, cette configuration "club sandwich" similaire aux japonais Kaga et Akagi.
Après conversion ces trois porte-avions furent les supports du développement et de la mise au point de l'arme aéronavale pendant les années 30. Ils embarquaient des biplans. Au départ (1930) : Fairey Flycatcher, Blackburn Dart, Blackburn Ripon, puis Hawker Nimrod et Hawker Osprey et enfin Blackburn Baffin et Fairey Swordfish, Fairey IIIF et Fairey Seal. Lors de sa perte il embarquait des Swordfish et des Gladiator.
En juin 1940 le
Glorious et l'
Ark Royal fournissaient le soutien aérien dans la campagne de Norvège. Après le succès de l'opération à Narvik. Dans la nuit du 3/4 juin débuta l'opération
Alphabet, l'évacuation de Narvik. Dans ce but le
Glorious débarqua la plus grande partie de son parc aérien pour embarquer un maximum d'avions à sauver et qui étaient sur les aérodromes à terre. On découvrit alors qu'en fixant un sac de 7kg de sable à l'arrière d'un Hurricane on pouvait améliorer son freinage et le faire apponter sur un porte avions sans besoin d'une crosse !
Le
Glorious fut alors autorisé à appareiller en urgence vers Scapa Flow, escorté de deux destroyers car son commandant était convoqué pour assister à la cour martiale devant juger son chef des opérations aériennes qui avait refusé d'obéir pour aller bombarder un objectif qu'il estimait trop bien protégé.
La fumée dégagée par les trois navires fut alors repérée par une escadre allemande composée des cuirassés
Scharnhorst et
Gneisenau (opération
Juno). Bien que repéré, aucune alerte ne fut déclenchée à bord du Glorious avant que les allemands n'ouvrent le feu à 24 000m. Le
Glorious fut rapidement touché, le hangar incendié, la chambre des machine touchée à cause du blindage quasi inexistant. Le porte avions ralentit et commença à tourner en rond. Les deux destroyers d'escorte, HMS
Ardent et
Acasta firent ce qu'ils purent. L'Ardent ralentit les allemands en développant un rideau de fumée tout en encaissant obus sur obus et l'
Acasta lança une charge désespérée à la torpille pour se faire massacrer pratiquement à bout portant.
Le
Glorious finit par couler, laissant environ 900 hommes à la mer. Les allemands avaient subis des dommages importants et craignant que la flotte anglaise soit très proche ils virèrent de bord sans s'approcher ni recueillir personne. La flotte anglaise, elle, n'avait pas été prévenue et appris la nouvelle le lendemain avec les communiqués de victoire sur la radio allemande. Deux navires norvégiens recueillirent un total de 40 survivants seulement sur les 1519 hommes des trois navires.
L'affaire fit grand bruit et mit le pouvoir politique mal à l'aise pendant longtemps. Un débat "final" fut même organisé à la Chambre des Communes en 1999.
Son sistership
Courageous fut, lui, torpillé dès le début de la guerre, le 17 septembre 1939 par l'U-29 au large de l'Irlande.
Le troisième larron, le
Furious, eut une longue et héroïque carrière en Méditerranée, convoyant des centaines d'avions vers Gibraltar et Malte sous le feu des Stukas venus de Sicile, mais aussi assurant le support aérien pendant le débarquement d'Afrique du Nord. En 43 il fut transféré vers la Home Fleet pour mener des raids contre le
Tirpitz. Il fut placé dans la réserve en raison de son âge en septembre 44 et démoli après la guerre.
_Bruno
Dernière édition par bgire le Sam 04 Sep 2021, 17:32, édité 1 fois
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Hi Bob!
C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases
Si Vis Pacem Parafilmum
La sous-couche, c'est un apprêt que l'on met avant
Si on bricolait plus souvent on aurait moins la tête aux bêtises
Omnes stulti, et deliberationes non utentes, omnia tentant
Une journée au cours de laquelle on n'a pas ri est une journée perdue
Espérons que le fond de la mer est étanche
Oh, ça c'est le Quacta qui se moque du Stifling
Telle est la Voie !